Call for contributions: International colloquium – Cybercorporealities: nomadic subjectivity in digital context

Appel à communication

Call for contribution

Colloque international – Cybercorporéités: subjectivités nomades en contexte numérique

International colloquium – Cybercorporealities: nomadic subjectivity in digital context

27, 28, 29 septembre 2018 – Université du Québec à Montréal

September 27, 28, 29 2018 – Université du Québec à Montréal

Date limite pour les propositions : 18 décembre 2017

Deadline for the proposals: December 18 2017

The colloquium will take place mainly in French but can integrate English conferences, we ask to participants to have an understanding of spoken French  to optimize the context of research. The conference proposal as well as CV can be sent in English.

            L’objet de ce colloque sera de réfléchir à la reconfiguration des identités et la transformation des expériences subjectives à l’ère du numérique. Abondamment documentée et commentée depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, (Haraway, Manifesto for Cyborgs : Science, Technology and Social Feminism in the 1980s, 1985), la série d’innovations techniques qui a fait que nous vivons maintenant à l’ère du numérique a eu pour conséquence un important changement de paradigme quant aux régimes de corporéité de nos sociétés (Casili, Le corps à l’épreuve du numérique, 2010). La corporéité étant un mode d’être, c’est un état de corps qui ne peut plus être référé à sa seule réalité biologique. À l’ère du numérique, elle devient une réalité en transformation, mobile, instable, faite de réseaux d’intensités et de forces, contraignant le corps à se reconfigurer, à se réorganiser et à devenir autre dans son contact avec la technologie (Manovich, What is visualization, 2011; de Kerckhove & Miranda de Almeida, Point of Being, 2014). Les développements technologiques accélérés et d’envergure ont transformé d’une façon importante les approches en création artistique et littéraire, en sciences humaines, autant que les manières de faire de la recherche et de la diffuser. Les plates-formes de gestion de projets, le développement renouvelé d’interfaces, la disponibilité toujours plus grande de contenus et d’informations sur Internet, sont propices à la collaboration et aux échanges en réseau, induisant de nouveaux rapports intersubjectifs. Il s’agira ainsi de s’intéresser aux transformations des expériences et aux nouveaux régimes d’action provoqués par les pratiques et les circulations dans les cultures numériques : mouvement (spatial ou géographique), métamorphose (transformation, modifications psychocorporelles, embodiment) et flux (intensité, forces, affects) afin d’explorer les modes d’être-ensemble et les nouvelles relations intersubjectives résultant des expériences artistiques en milieu numérique. Nous verrons que ces transformations possèdent un pouvoir de remise en question de la doxa, et qu’elles comportent une dimension critique. Nous proposons de penser cette dimension critique des phénomènes liés au développement des interfaces numériques et de la cyberculture en envisageant la notion de corporéité comme nomade et sous l’angle de la transformation.

Le programme du colloque se déroulera autour de quatre axes. Le corps figure : désigne la représentation et mise en scène du corps et de sa relation aux technologies numériques dans les fictions littéraires, les arts médiatiques et arts vivants. Exploration de transformations corporelles : corps comme lieu d’expérimentation, instrumenté, étendu, hybridé, disséqué par le bioart, corps écrit et écrivant dans les œuvres interactives, corps affect, corps expressif, processus de devenir corps dans la création et réception des œuvres envisagées. Le corps interface : interroge la relation du corps avec les dispositifs interactifs ainsi qu’avec les environnements immersifs, et pose la question récente du rôle contemporain que le corps en mutation peut jouer en tant qu’interface lui-même, lorsqu’il est en contact sensori-perceptuel avec la technologie. Ce corps interface induit des usages et des pratiques qui convoquent des connaissances diverses : technologie, ergonomie, design, scripts d’emploi, régimes d’action et modalités de la praticabilité au profit d’expériences réceptives agissantes, psychologie, neuroscience, physiologie de la perception et de l’action, cognitionLe corps savoir : désigne la valeur épistémologique et critique des matérialités numériques, qui prend sa source dans l’idée que les outils du Web participatif et sémantique transforment les pratiques de la recherche. Parce qu’ils sont le lieu dans lequel s’élaborent des formes de connaissances métissées originales et ubiquitaires, ils obligent les chercheurs et créateurs à modifier leurs postures, méthodes, conditions pratiques de recherche, outils de même que les modalités de leur enracinement dans le monde social et la transmission des savoirs.  Le corps sensible et somatique : interroge les enjeux émergents présents au XXIe siècle et témoigne des courants de la recherche de pointe, tant au niveau pratique que théorique, dans le cadre des arts du corps et dans le contexte des nouvelles scènes performatives contemporaines intégrant la technologie. D’ordre multisensoriel et multimodal, ces pratiques exigent des chercheurs une ré-évaluation de cette relation du corps sensible/somatique à la technologie ainsi qu’une analyse des processus de déconstruction, de réorganisation et de recomposition sensori-perceptuelles impliqués quand le corps est “touché” par, interagit avec, et “incorpore” les effets de la technologie. Par la création d’une “nouvelle réalité” induite par la médiatisation, les chercheurs et créateurs se retrouvent dans l’urgence de développer une posture critique pour expérimenter, identifier et analyser ce statut contemporain du corps.

Les contributions attendues exploreront différents aspects de cette problématique et de ses axes en élaborant leur réflexion à partir d’études précises. Nous valoriserons des perspectives interdisciplinaires et intersectorielles.

Organisé par Isabelle Choinière et Joanne Lalonde (Département d’histoire de l’art, Université du Québec à Montréal), ainsi qu’Anne-Laure Fortin Tournès (Institut des Humanités numériques, Université du Maine au Mans) et Anaïs Guilet (Département de Lettres et Communication Hypermédia, laboratoire LLSETI, Université Savoie-Mont Blanc), ce colloque s’inscrit dans le cadre des activités du Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire FIGURA, du Laboratoire de recherche sur les œuvres hypermédiatique NT2 UQAM et du Laboratoire 3LAM U. Maine. Le colloque se déroulera majoritairement en français mais pourra intégrer des interventions en anglais, nous demandons aux participants d’avoir une compréhension du français parlé pour optimiser le contexte de recherche. Les propositions de contribution (de 150 à 200 mots), ainsi qu’un cv abrégé et une brève biographie, devront parvenir avant le 18  décembre 2017 à l’adresse suivante : cybercorporeites2018@